"Les Fusils de chasse.
La première humiliation fut pour nous de déposer nos fusils de chasse à la mairie. La
plupart des gens firent mine de n’en point posséder. En vérité, les flingots étaient cachés
depuis belle lurette dans les greniers, dans les fournils, dans les cheminées, dans les
charpentes, bref partout où ils
seraient introuvables.
On ne les planquait pas pour faire le coup de feu sur les forces occupantes, non, mais tout
simplement parce qu’on avait peur de ne jamais les récupérer. En dehors de la saison des
perdreaux,
on ne décrochait sa pétoire que pour tirer dans les conduits de cheminée quand la suie
s’enflammait,
par manque de ramonage.
Le 10 mai déjà, à la veille de l’offensive allemande, le tribunal militaire avait menacé de
recourir à la peine de mort contre ceux qui refuseraient de confier leurs armes et leurs
cartouches à
la mairie.
Le 4 février 1941, les préfets enjoindront aux fraudeurs de s’exécuter car plusieurs années
de travaux forcés viendront d’être prononcées, ailleurs, à l’encontre des détenteurs de
fusils. En compensation, des permis de destruction du garenne au moyen de furets,
bourses, panneaux ou grillages, pourraient être accordés aux propriétaires et aux
chasseurs habituels. On ne rendit pas les fusils pour autant. On ne se séparait pas de son
bien comme ça. Il n’y eut aucune suite fâcheuse au
village. "
Tiré d'ici :
http://mairie-longprelcs.fr/wp-content/uploads/2014/12/Notre-histoire-La-guerre-de-1939-%C3%A0-1945.pdf
La partie en gras c'est juste pour souligner que c'est souvent avant qu'il ne soit attaqué que l'on demande au peuple de se désarmer...
" Seuls les paranoïaques survivent "